Śivānanda

Sivananda

Cette forme visible, les gens l’appellent  Bruno Porfirio, ou Śivānanda, son nom spirituel, mais le Soi qu’il est réellement, n’a ni nom ni adresse, il est omniprésent.

A l’âge de 27 ans, l’énergie d’amour universel s’est manifestée dans mon système, semblant jaillir à la fois des profondeurs de mon être et de l’extérieur. Cet éveil de l’énergie cosmique, qui est survenu spontanément dans le désert, a initié une phase de nuit noire du mental et une fascination pour l’absolu, qui m’ont conduit à suivre activement une thérapie émotionnelle en groupe, de type psychanalytique, pendant 10 ans et à rencontrer des maîtres spirituels qui m’ont aidé à reconnaître ma vraie nature, notre vraie nature, en m’amenant notamment à me poser la question « Qui suis-je vraiment ? » .

Je suis né en 1975 et ai grandi en région parisienne. Titulaire d’un Master de Physique  de l’Université Pierre et Marie Curie – Paris 6, j’ai exercé quelques années en tant qu’ingénieur puis, pendant 15 ans en tant que professeur certifié de physique-chimie, dont 5 années comme directeur adjoint dans un établissement catholique à Paris.

J’ai été élevé dans une famille catholique qui s’est convertie au protestantisme lorsque j’avais 10 ans. En effet, ma mère, qui était à la recherche de Dieu, n’a pas trouvé satisfaction dans cette religion et s’est tournée vers une religion qui lui permettait d’avoir une relation plus directe avec Dieu et de vivre une grande dévotion pour Jésus, entraînant ainsi toute la famille avec elle. Cependant, je voyais bien que la majorité des chrétiens ne faisaient que se conformer à des règles et à des principes sans que la transformation ne vienne de l’intérieur.

Je ne comprenais pas pourquoi il fallait renoncer à la vie dans le monde au profit d’une vie soit-disant spirituelle. Le fait que Jésus-Christ soit l’unique Fils de Dieu et que seul lui puisse sauver, étaient également problématiques et incompréhensibles pour moi. Les textes de la Bible canoniques étaient-ils authentiques et les traductions fiables ? Fallait-il vraiment croire ce qui y est écrit, compte tenu des incohérences que je voyais depuis mon point de vue scientifique ?

J’ai fini par quitter la maison de mes parents et l’église à l’âge de 20 ans, pour suivre mon propre chemin spirituel, guidé par ma propre étoile. Je commençais alors à m’intéresser aux textes apocryphes rejetés du canon biblique, puis aux mystiques et philosophies anciennes, notamment chrétiennes, bouddhistes et hindoues. 

En janvier 2003, à l’âge de 27 ans, je suis parti dans le désert en ayant comme intention de savoir si je m’aimais vraiment. La réponse m’y a été donnée, un matin entre le sommeil et le réveil, à l’appel à la prière du muezzin, par un jaillissement d’une puissante énergie d’amour, à la fois immanente et transcendante, sous la forme visuelle d’une intense lumière dorée qui a envahi tout mon système. Il n’y avait plus là de séparation d’aucune sorte.

La quantité phénoménale d’énergie relâchée a laissé apparaître un manque abyssal et a initié une très douloureuse phase de descente aux enfers, dans la nuit noire du mental, et dans le même temps, une fascination pour l’absolu, qui m’ont conduit à suivre très sérieusement dès juin 2003, une thérapie en groupe à Paris, de type psychanalytique basée sur l’expression des émotions, la DEE (Dynamique Emotionnelle Exprimée) avec le Dr. Jean-Paul Austruy, à raison de trois séances par semaine pendant 10 ans et à rencontrer des maîtres spirituels authentiques dont Mātā Amritanāndamayi Devī (Amma) qui me donna le nom spirituel Śivānanda et Śri Mooji, qui m’ont aidé par la suite à ce que ma vraie nature se révèle.

La période a été très riche en expériences psychiques et spirituelles fortes. En effet, pendant ce temps, je me suis enrichi des lectures de psychanalystes comme Sigmund Freud, Carl Gustav Jung, Mélanie Klein, Donald Winnicott, Harold Searles, Alice Miller, Jacques Lacan, de quelques philosophes comme Nietzsche, Spinoza, Sartre et de maîtres spirituels comme J. Krishnamurti, U.G., K. G. Dürckheim, Maître Eckhart, Taisen Deshimaru, Tony Parson, Adyashanti, Nisargadatta Maharaj, Sri Siddharameshwar, Ramesh Balsekar, Swami Muktananda, Ma Ananda Moyi, Ramana Maharshi, etc.

Au cours d’un rêve, je me suis vu dire que ce dont j’avais besoin était de l’amour universel. En faisant une recherche sur internet, je tombai sur les pages parlant de Mātā Amritanāndamayi Devī, Amma, la sainte indienne aux 40 millions d’étreintes, davantage connue en France depuis la sortie du film Darshan, l’étreinte, de Jan Kounen. Au coup de foudre de sa vision sur internet s’ensuivit une rencontre physique avec Amma à Pontoise (en région parisienne) en 2009 au cours de laquelle un coup de foudre d’un autre ordre a eu lieu.

Une quantité phénoménale d’énergie a pénétré comme un éclair mon système nerveux et l’a saturé, provoquant une très forte catharsis émotionnelle, comme si j’avais mis les doigts dans la prise. L’année suivante, la rencontre a été encore plus forte, c’est comme si je m’étais fondu en elle.

En août 2013 je partis à sa rencontre dans son ashram en Inde à Amritapuri où elle me donna le nom spirituel Śivānanda, en sanscrit Śiva étant l’absolu et ānanda  l’amour-félicité. L’initiation a été suivie de l’effacement de la souffrance et du passé et de l’inquiétude de l’avenir. Je me vis alors comme n’étant plus qu’une colonne de lumière, très détaché de tout et des autres. Au cours de ce séjour, la méthode du neti neti me vint spontanément que j’utilisai pour me désidentifier des dernières identités que j’avais conscience de ne plus être. Ce séjour marqua la fin définitive de la thérapie émotionnelle.  

En décembre 2013, je retournai à Amritapuri, eus une expérience d’ouverture totale du cœur, et vécus en tant que la Conscience « je suis » à partir de ce moment là.

Entre temps je rencontrai d’autres maîtres spirituels à Paris au Forum 104, par l’intermédiaire de l’association Etre Présence, dont Śri Ramana Devi, qui m’a été d’une aide très précieuse.

En août 2014, en attendant une étreinte d’Amma, le livre de Śri Ramana Maharshi « Qui suis-je ? », que j’étais en train de lire, m’interpella et me conduisit à poser la question à Amma « Mais qui suis-je vraiment ? ».

En novembre 2014, au cours du programme de Londres, je rencontrai Śri Mooji, disciple de Papaji, lui-même disciple de Śri Ramana Maharshi. La rencontre fut si forte que je me rendis en février 2015 aux satsang publics qu’il donnait à Rishikesh. A mon retour à Paris, une très profonde prise de conscience me fit comprendre que j’étais le témoin de toute chose.

J’ai ensuite répondu à l’appel d’une retraite en silence avec Śri Mooji dans son ashram au Portugal, au cours de laquelle une expérience spirituelle décisive me fit voir de manière irréversible que la conscience « je suis » n’est rien, tout comme « je », qui est objet de perception depuis Cela qui est Un avec le maître, en l’occurrence, ici représenté par Mooji.

Ceci provoqua une reconnaissance du Soi par le Soi en Soi. Soi qui est sous sa forme manifestée en tant que conscience éternelle et omniprésente, dont la nature est être-conscience d’être-félicité, saccidānanda, et non manifestée, qui est en dehors du temps et de l’espace.

En ramenant l’attention encore plus profondément, il n’y a même plus la notion de Soi qui se connaît ou ne se connaît pas. En effet, pour pouvoir en témoigner, il faut un « je » des plus subtils, qui ne peut être vu que depuis où on ne peut plus rien en dire. 

Je vis alors que la scène du monde est contenue dans mon cœur, chacUn en Moi-même et Moi-même en chacUn.

Ma quête s’acheva grâce à Ganga Mira, disciple et compagne de Papaji, qui donna le dernier coup d’épée aux derniers liens subtils existant avec le « je » et qui m’incita très subtilement en avril 2018, au cours d’une rencontre chez elle au Portugal, à retourner à Monte Sahaja pour remercier publiquement Śri Mooji.

La vidéo est ici, je prends la parole au bout d’1:09:38.

Après ces expériences, je pouvais tout de même percevoir une séparation entre le Soi non manifesté, le Soi manifesté et la personnalité nouvelle, qui était encore parfois aux prises de la conscience limitée égotique liée aux mécanismes de survie. C’est alors que je rencontrai un maître spirituel de la voie du Tantra, Jan Esmann, qui me donna une initiation śaktipat, ce qui eut pour effet de rediriger la kuṇḍalinī, qui était déjà éveillée, dans le canal central de la colonne vertébrale. Puis cela m’a servi à faire un travail de dissolution de la structure énergétique figée qui restait de la personnalité et qui se matérialisait par des tensions et des contractions  jusque dans le corps physique.

En octobre 2018, je vis avec l’aide de Gérald Ben Merzoug, qui se trouve être un ami et voisin à Paris…, que le « je » n’a jamais existé, ce qui provoqua l’avènement de la conscience d’unité, conscience de l’unité entre Soi manifesté et non manifesté et le Monde. Cela se traduit par une acceptation de tout ce qui est et le fait de vivre dans le moment présent.

Depuis, notamment encouragé par Gérald, je partage officiellement mon expérience et reçois des centaines d’êtres pour les aider à reconnaitre leur vraie nature et à dissoudre les structures égotiques figées, dans toutes les dimensions, afin que l’Un puisse s’exprimer pleinement en tant qu’unique.